🎓 De l’Indre-et-Loire aux Grandes Écoles poursuit son objectif de valoriser les initiatives locales en allant Ă la rencontre des acteurs qui font notre dĂ©partement !
📝 Cette fois-ci, l’association s’est rendue Ă Rochecorbon pour y rencontrer le sculpteur Michel Audiard et son atelier ! Retour sur cette rencontre Ă travers un article proposĂ© par notre adhĂ©rent Maxime Maintien.
Sculpteur prodige, autodidacte, Michel Audiard est un créateur. A Tours, c’est un monument, il a parsemé la région de ses sculptures et son nom nous est commun. Le Rhinocéros en centre ville c’est lui, la statue de De Gaulle à Saint-Cyr-sur-Loire c’est Michel, les fourmis géantes c’est encore lui. Mais sa renommée s’étend au delà de notre douce région et ses stylos ont fait le tour du monde. Chirac en est tombé amoureux et les crayons d’Audiard sont devenus cadeaux de l’Elysée. Pas moins de 70 chefs d’Etat en ont reçu, Obama, Clinton, Poutine mais encore la Reine Elisabeth II ont leur stylo personnalisé. Nous sommes allés à la rencontre du personnage dans son atelier en Touraine.
👨‍🦱 Audiard nous raconte sa jeunesse à Paris, où il est né en 1951. Fils de bonne famille, il quitte ses études, se brouille avec son père et vit en bohème les années 70. Il brosse des caricatures à Montparnasse, le jour, profite de la vie parisienne, côtoie Brigitte Bardot et autres célébrités, la nuit. Las de ce quotidien, en 1978 il quitte la peinture pour ne se concentrer qu’à la sculpture. Il crée alors sa première fonderie à la cire perdue. C’est le début du succès, les séries s’enchaînent les créations se multiplient.
📍 C’est donc à Rochecorbon, village des bords de Loire à 10 minutes de Tours que se situe l’atelier de Michel. Dans une zone industrielle, entre un garagiste, un menuisier et une boîte de nuit, « ici je peux faire du bruit, de la fumée » nous assure-t-il. A l’entrée une plaque « ici a vécu Michel Audiard », manifestement il y vit toujours, dans un joyeux bordel. Nous nous pointons à 10 heures, pour le café. Nous poussons la porte et découvrons son bureau, il pianote sur son clavier, dans la poussière, entre les sculptures de chiens, les baleines, les ours et les maquettes.
🔨 Directement, il nous emmène dans ses ateliers, une première pièce dans laquelle il nous montre sa technique de fonderie des métaux, la visite se poursuit par un entrepôt d’une centaine de mètres carrés où l’on retrouve ses maquettes, ses modèles et ses « machines ». Nous sommes là chez un artisan, le sol est jonché de métaux, de plastiques, les étagères pleines d’oeuvres inachevées. Il nous présente alors sa rotative qui lui permet d’effectuer ses sculptures monumentales : deux cadres en fer qui tournent grâce à un moteur de machine à laver et des roues de mobylette. Il nous traine ensuite dans une petite pièce, ouvre une armoire métallique et nous fait découvrir des dizaines de stylos sculptés. Celui avec lequel Madonna a signé son contrat de mariage, un autre commandé par un pilote de formule 1, un dernier par le patron de Boeing.
👑 Clou de la visite, sa salle d’exposition à l’étage, nous y accédons par un petit escalier et découvrons une anthologie de ses oeuvres. Ses animaux musiciens commandés par Pascal Nègre, des De Gaulle blancs, des bleus, des rouges, son Ours de Pompon, ses statues de bronze, des bijoux, du mobilier, de l’argenterie. L’oeuvre de Michel Audiard est éclectique. Nous restons là un long moment, une heure, appuyés sur l’une de ses vanités, un buste grec peint par Catherine Barthélémy dans l’inspiration de Banksy et au crâne de gazelle. Il nous compte ses voyages en Egypte, ses découvertes de météorites, de fulgurites, ses achats d’ivoire de Mammouth intégrés à ses sculptures. Nous dissertons enfin sur l’histoire de l’art, la finitude du monde et de l’homme, il est déjà temps de partir. Michel jette sa cigarette, nous salue de sa voix rocailleuse, nous disons au revoir à De Gaulle à moitié assemblé dans la cour et reprenons la route.